Intrusion - Partie II (Anniel, Kal et Lhuden)

INTRUSION - Partie II

Cette nuit-là, un évènement insolite s'était produit dans l'antre pourtant protégée des soldats de l'Alliance. Des intrus s'étaient faufilés entre les murs de la guilde pour procéder à l'évasion de plusieurs prisonniers. Leur plan avait fonctionné.

Dans les faits, et pour être plus précis, deux individus ont introduit un homme agonisant au sein de la guilde. Au terme du processus de transformation, ce dernier arbora rapidement l'apparence d'une vile créature sanguinaire, un vladénite qui occupa une bonne partie des soldats pendant qu'une évasion était en cours du côté de la prison. Le jeune Kal fut tout d'abord témoin du meurtre d'un soldat par les deux inconnus avant de se retrouver face à la créature, au même titre que Lhuden et Anniel qui s'étaient justement approchés pour lui venir en aide. Tous les trois enfermés dans le couloir qui mènent aux cachots de la guilde, ils durent alors faire face à plusieurs taulards en fuite. Les combats tournèrent à leur avantage mais il était trop tard pour rattraper ceux qui avaient déjà quitté le bâtiment. Après un rapide débriefing avec le commandant Kerr, un groupuscule s'était formé pour parcourir les pavés de la ville haute et espérer retrouver les évadés. Anniel, le nirphalien, Lhuden, le prince,  Kal, l'enfant de la guilde, Méd, le second de Lodagan, Vladimir et Gontrand, les deux soldats affectés à cette mission, ainsi que trois autres soldats de l'Alliance, se dirigeaient donc tous au cœur de la cité. Il était environ deux heures du matin et les rues se voulaient désertes.

-"Ils peuvent être n'importe où à l'heure qu'il est". Lâcha le prince, peu convaincu de retrouver les évadés après déjà vingt bonnes minutes de marche au cœur de la capitale. "Mais il leur sera difficile de sortir de la ville haute. Ne pensez-vous pas qu'ils seraient tenter de passer par les toits pour rejoindre les bas quartiers ?" Demanda t-il à son instructeur, mais néanmoins peu disposé à grimper sur les toitures des bâtisses de Centrale. Lhuden observait à l'intérieur de chaque ruelle qu'ils croisaient et qu'ils dépassaient, avançant droit devant dans l'avenue principale. Devant eux, Vladimir et Gontrand ouvraient la marche tandis que Méd et Kal restaient en arrière. Les trois autres soldats restaient sur les côtés en tant qu'observateurs prudents, fins prêts à intervenir si la situation tournait à l'affrontement.

-"Par ici !" Lança Gontrand de sa voix grave. "Regardez".Tous s'orientèrent vers une petite ruelle dont l'entrée fut indiquée par la torche du soldat. Une silhouette jonchait le sol, inerte. Lhuden resta en retrait, aux côtés de Méd et Kal, laissant les soldats vérifier l'état de celui qui était à terre. Cela pouvait être un voyageur sans toit ou un homme ayant trop bu après un petit séjour dans la taverne la plus proche. -"Qui est-ce ?" Demanda le prince tandis que l'un des trois autres soldats les dépassa pour donner son avis. Il se baissa et retourna le corps sans savoir s'il vivait encore ou non. -"C'est l'un de nos prisonniers". Déclara t-il sans détour. Les regards se focalisèrent sur le soldat qui venait de prononcer ces mots dans une certitude aussi étonnante que suspecte. Il se justifia aussitôt pour rassurer l'assemblée. "J'étais affecté à la nourriture des prisonniers pas plus tard qu'hier. Celui-là était bien entre nos murs". Curieux, Lhuden interrogea de nouveau les soldats. -"Est-il vivant ?"

Kal suivait le petit cortège en restant aux côtés de Méd. La cité haute était déserte, seules les torches animaient encore ce coin de Centrale en créant lumières et ombres au détour de chaque ruelle. Les bottes des soldats frappaient les vieux pavés alors que les habitations étaient endormies depuis de longues heures. Le jeune garçon n'avait encore jamais vu la cité sous cet angle nocturne, lui qui était arrivé dans la capitale il y a seulement quelques jours. Il resta silencieux, baillant à de nombreuses reprises et regrettant presque de ne pas avoir rejoint son lit. D'un autre côté, il espérait aider les soldats et voir le commandant et son second tous les deux fiers de lui. Puis il avait comprit que le jeune homme avec eux était le prince Lhuden Caldérion. Il l'observait discrètement, détournant les yeux lorsque celui-ci orientait son regard vers eux. Il se demandait ce qu'il pensait des clans au nord et les raisons pour lesquelles le roi n'envoyait pas des troupes là-bas pour aider les personnes qui comme lui en avaient besoin.
-"Je te trouve bien silencieux". Fit d'abord Méd à son attention.
-"Tu penses que nous allons bientôt les trouver ?" Demanda finalement l'enfant.
-"Le plus tôt sera le mieux". Répondit le jeune soldat, également peu enclin à passer le reste de la nuit à marcher dans les rues de Centrale à la recherche de prisonniers en fuite. Alors que Kal baillait de nouveau à s'en décrocher la mâchoire, l'un des soldats averti l'ensemble du groupe d'une trouvaille qui avait peut-être de l'intérêt. Les yeux du garçon purent remarquer une silhouette allongée sur le sol, rapidement entourée par les soldats. L'un d'eux reconnu là un prisonnier de la guilde. Une chance qui permettrait à Kal de ne pas identifier l'un des deux meurtriers en dévisageant un cadavre. L'enfant restait en retrait, une main sur son épaule l'empêchant d'avancer si cela avait été son choix. Tête penchée sur le côté, il tentait d'assouvir sa curiosité mais il ne vit rien d'autre que l'attroupement qui débattait de la situation. Comme Méd, il attendrait sagement les conclusions des hommes en présence et d'une réponse donnée au prince, lui-même dans l'attente d'un diagnostic utile. Ce dernier s'était avancé vers la scène principale et Kal se sentait donc libre de parler au jeune soldat.

En réalité, et déjà depuis quelques jours, il se demandait s'il aurait prochainement la chance de voir l'éveillé du royaume, aussi inaccessible soit-il.
-"Tu crois que je pourrai bientôt rencontrer le roi ?"
-"Pas cette nuit". Répondit le soldat en souriant, tout en épiant les faits et gestes des autres membres de l'Alliance.
-"Non, je veux dire, un jour, au palais".
-"Moins tu t'en approcheras, mieux ce sera".
-"Pourquoi ?" Demanda le plus jeune.
-"C'est ainsi".
-"Mais je veux lui parler".
-"Que veux-tu lui dire ?"
-"Des choses".
-"Quelles choses ?"
-"Des choses, c'est tout".
Méd observa l'enfant du coin de l'oeil.
-"Peut-être devrais-tu dire ces ... choses au prince. Ce n'est pas tous les jours qu'un héritier royal peut t'écouter".
Kal fit une moue, pas très convaincu par cette option. C'est alors que les soldats entreprirent une discussion des plus sérieuses...

Alors que dans la nuit profonde, huit soldats accompagnés d'un enfant pénétraient dans la ville haute, sortant de la guilde, les rues étaient calmes. Seuls quelques soiffards repus dormaient ça et là, parfois une bouteille vide ou presque à la main. Cependant l'ensemble de la cité était calme et malgré le regard désapprobateur de Vladimir et Gontrand devant ce spectacle indigne des hauts quartiers, il ne se passait pas grand chose.

Au bout d'une vingtaine de minutes de marche, le jeune héritier prit la parole en s'adressant au nirphalien : "Ne pensez-vous pas qu'ils seraient tenter de passer par les toits pour rejoindre les bas quartiers ?" Anniel réfléchit un instant avant de répondre : "Les toits sont une idée, mais encore faut il y monter... Continuant leur marche nocturne, ils tombèrent bientôt sur un cadavre qui gisaient là, dans une ruelle étroite. Un soldat dont ils ne connaissaient pas encore le nom s'avança et identifia qu'il s'agissait là d'un prisonnier. S'approchant, Anniel constata une longue balafre au niveau du ventre et une quantité abondante de sang qui se déversait et maculait la ruelle d'un bordeaux qui aurait du mal à disparaître...

Alors que la discussion reprenait entre les soldats qui se questionnaient et essayaient de trouver des indices, ils entendirent une voix qui venait d'au dessus d'eux : "C'est pas bientôt fini ce raffut !" Une dame d'une cinquantaine d'année les toisaient depuis sa fenêtre après avoir ouvert les volets. N'ayant pas remarqué le cadavre qui gisait là, elle eut un haut le cœur en découvrant le macabre spectacle. Elle porta ensuite son regard sur les neuf personnes qui se trouvaient au bas de sa fenêtre. Gontrand prit la parole :

- Veuillez nous excuser du bruit madame, nous ne voulions pas vous réveiller...
- Pouvez-vous nous dire ce qu'il s'est passé avant notre arrivée ? l'interrompit le nirphalien, pressé de mener à bien sa mission.
- Eh b... bien... begaya-t-elle un temps observant tour à tour chacun des soldats qui la regardait impatients. Nous avons entendu un grand bruit, il y a quelques minutes, j'ai été réveillée ainsi que mon mari... Et alors qu'on retrouvait le sommeil c'est vous qu'on a entendu...
- Avez vous entendu des clameurs ou des voix ? enchaîna Anniel.
- Une dispute mais je ne peux rien en dire de plus...
- Je suppose que vous n'avez pas ouvert vos volets la première fois ?
- Non... ajouta-t-elle avant de reprendre... "Cependant...

Au moment où elle allait reprendre, une explosion survint à quelques rues de là. Un brouhaha intense suivi d'une intense lumière... Anniel salua la femme et prit les devants. Menant son équipée nocturne, ils virent bientôt que l'un des bâtiments de la ville avait prit feu... plus précisément il s'agissait d'un dépôt d'argent que les nobles caldériens appréciait pour y déposer leurs objets de valeur.

La cité haute était très honorable. Les nobles de Centrale logeaient à cet endroit, mais également les marchands et commerçants les plus aisés ou encore les familles des soldats du royaume, ainsi que tous ceux qui en somme pouvaient se le permettre et avaient obtenu des autorités une autorisation de propriété. La plupart était respectable, certains en revanche s'aventuraient dans des situations indignes de ce lieu qui protégeait leur vie. Mais il fallait bien quelques vauriens pour maintenir en forme les soldats de l'Alliance qui avaient adhéré à la protection de la ville haute. D'ailleurs, cette nuit-là, ils étaient fort occupés à retrouver quelques prisonniers évadés, découvrant même un cadavre encore bien chaud au recoin d'une sombre ruelle. Accompagnant ce cortège nocturne, le jeune prince de Caldérie espérait une issue favorable à cette histoire insolite. Et si elle l'était de par l'entrée d'un vladénite au cœur de la cité pourtant lourdement protégée, et ensuite par la présence de malfrats et autres assassins qui avaient engendré des pertes humaines au sein des murs de l'Alliance, elle l'était maintenant par ce prisonnier mort retrouvé dans le sillage des intrus qui s'étaient précédemment faufilés dans la guilde. Et visiblement, l'avenir proche réservait encore de grandes surprises.

-"Sans doute que celui-là ne leur était d'aucune utilité". Dit Lhuden en s'approchant des gardes et du nirphalien en pleine discussion avec une femme partiellement témoin des faits. Soudain, une explosion retentit un peu plus loin dans la rue principale. "Que se passe t-il encore ?" S'étonna Lhuden, surpris d'un tel raffut et de l'enchainement des évènements de cette nuit où chaque instant accueillait un acte encore plus inimaginable ou sordide que le précédent. Des cris se firent entendre tandis qu'une fumée grisâtre à la base incandescente s'élevait au-dessus des toits de la capitale. "En avant !" Cria l'un des soldats, suivit de près par ses acolytes. Le jeune homme prit donc la même direction, capuche sur la tête pour éviter d'être reconnu en pleine rue par les villageois réveillés par l'explosion et les divers curieux.

Au fur et à mesure de leur approche, tous observèrent les flammes qui s'étaient propagées aux habitations voisines et le trou béant du bâtiment ayant subi l'attaque dévastatrice. Des pierres de la bâtisse étaient éparpillées sur le sol alors qu'une chaleur intense provenait de l'intérieur, laissant les spectateurs pour le moment à quelques mètres des murs concernés. Soit les malfrats étaient encore à l'intérieur et ils avaient déclenché l'explosion afin de parvenir à leurs fins, soit ils étaient déjà loin et ils avaient souhaité effacer leurs traces après le vol de leur butin. Où alors c'était là une parfaite diversion leur permettant d'être libres pour d'autres actions, leur fuite y compris. Lhuden laissa les soldats et le nirphalien prendre les devants. Ceux-là allaient sans doute vouloir entrer dans le bâtiment pour s'assurer qu'il n'y ait pas de blessés ou pour trouver quelques indices. La pierre empêchait un embrasement total et les flammes seraient certainement maîtrisés par les pouvoirs du sang-noir ou l'eau qui arrivait peu à peu sur place. Le jeune prince croisa le regard de son instructeur et lui confirma par sa position immobile qu'il restait sagement à l'extérieur avec Méd et le jeune Kal, lui laissant ainsi la possibilité d'agir sans se soucier de lui. Les soldats étaient quasiment les premiers sur les lieux mais l'étendue des dégâts restait impressionnante. Lhuden se contenta d'observer les âmes présentes autour du bâtiment et les curieux, cherchant à trouver un témoin ou qui sait, l'un des auteurs.

Citation :

Jet observation.
Pas de bonus.

1-2 -> Echec. Rien n'attire l'attention du prince à l'extérieur du bâtiment. Malgré sa discrétion, il est reconnu par un homme qui révèle son identité. Un attroupement se forme rapidement autour de lui, l'empêchant d'observer et obligeant Méd à intervenir pour les éloigner et assurer la protection nécessaire au fils du roi.
3-4 -> Un témoin accourt vers Méd dont il reconnaît l'accoutrement des soldats et lui fait signe qu'il a vu trois hommes sortir du bâtiment avec des sacs. Il leur indique la direction à prendre. Méd prend les devants, suivi par les deux jeunes gens... et bientôt par les autres soldats dont la visite rapide des ruines n'a rien donnée ou presque.
5-6 -> Méd remarque trois silhouettes restées plus loin et à l'écart. A son approche, et d'un geste ennemi issu de la magie, il est propulsé contre un mur. Kal le rejoint pour s'assurer qu'il va bien tandis que Lhuden tente de les suivre en gardant ses distances.

Lhuden CALDERION a effectué 1 lancé(s) d'un (6.) :

Kal et Méd avaient interrompu leur discussion lorsque la voix tonitruante d'une femme à l'étage se fit entendre dans tout le quartier. Excédée par le bruit, elle avait témoigné de son agacement avant de témoigner tout court au sujet des précédents évènements. Elle n'avait pas vu grand chose mais les soldats avaient appris que le prisonnier avait trépassé il y a peu de temps. Ils étaient donc sur la bonne piste. Le gamin s'apprêtait à répondre à Méd au sujet de leur discussion lorsqu'un grand fracas retentit un peu plus loin dans la cité haute. Décidément, cette ville de Centrale était bien plus dangereuse que ce qu'on lui avait dit. Kal vit des flammes et une grosse fumée un peu plus loin avant de constater le départ des soldats dans cette même direction. Il fit donc de même, entrainé par celui qui veillait sur lui cette nuit-là. Plusieurs villageois curieux étaient sortis dans la rue pour se rendre compte du problème tandis que le bâtiment ayant pour fonction première le dépôt d'argent s'embrasait de-ci de-là.

Méd prévint Kal sur l'utilité du bâtiment de manière à lui expliquer les choses. Tous les deux restèrent en retrait, aux côtés du prince Lhuden qui visiblement laisserait agir les autres soldats, suffisamment en nombre pour œuvrer. Tout comme le fils du roi, le jeune soldat et l'enfant observaient les alentours à la recherche d'indices, suspects ou autres réponses pour les aider à résoudre ce nouvel incident dans les rues de la capitale. Soudain, quelqu'un reconnu le prince et un attroupement se dressa dangereusement autour de lui. Méd s'empressa d'éloigner les plus virulents, laissant le jeune garçon à l'écart. Celui-ci observait tantôt le bâtiment, tantôt la situation autour du prince. L'un des hommes semblaient prêt à en découdre avec le fils du roi, juste pour son rang ou pour un sujet qu'il préférait régler par les poings que par les mots. Peut-être le manque de sécurité du bâtiment en flammes... Quelle nuit ! Kal s'en souviendrait. Seul dans son coin, il espérait que les situations à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment se résoudraient sans que personne n'y laisse des plumes. Il tenta lui aussi de chercher des indices dans les environs, souhaitant aider les soldats à son humble niveau.

Jet recherche d'indices
1-2 : Kal ne voit rien et ne trouve rien. Il se rapproche de Méd et prend un coup au visage dans la cohue qui s'intensifie, les soldats étant pris pour cible ouvertement.
3-4 : Kal remarque un objet qui brille à l'entrée d'une ruelle. Il ne parvient pas à prévenir Méd, trop occupé avec le prince et suit cette piste tout seul. Il disparaît dans la ruelle...
5-6 : Kal remarque trois silhouettes qui les observent et quittent la zone. Il reconnaît les deux intrus précédemment vus à la guilde et il décide de les suivre discrètement. Il laisse son manteau au coin d'une rue pour que l'on suive sa trace.

Kal ENVALTH a effectué 1 lancé(s) d'un (6.) :

Devant le spectacle de la bâtisse qui s'embrasait, le nirphalien ne pouvait pas rester de marbre. Laissant là le prince et le reste de l'équipe nocturne, il rejoignit les soldats qui se pressaient pour éteindre les flammes. Anniel s'enquit de savoir ce que les soldats savaient sur l'incendie, prêt à intervenir pour calmer le feu à l'aide de ses pouvoirs. Alors qu'il commençait à observer le batiment en proie aux langues de feu, le sang noir apprit de la bouche de l'un des soldats que le feu venait de se déclarer et que la prise était bien rapide. Le bâtiment qui abritait un dépot d'argent et d'objets de valeur servait également à accueillir deux familles dont l'une se trouvait à leurs côtés. La deuxième était portée disparue et le risque que l'incendie ne les surprenne dans leur sommeil était grand. Plusieurs mages accourraient et commencèrent à lancer de l'eau en direction de la bâtisse bientôt suivi par un garde-pompier qui, encore en pyjama hurlait des directives pour organiser une chaîne humaine afin de transporter de l'eau jusqu'à la maison.

N'écoutant que son courage et sachant le danger qui pesait sur cette famille, le nirphalien s'engouffra dans la première pièce où le feu léchait les murs. Sur son passage, Anniel concentrait un léger flux magique afin de calmer les flammes qui se trouvait sur son chemin. Sa vision était occultée par les flammes et il perdit de précieuses minutes à essayer de trouver son chemin. Il finit cependant par trouver des escaliers. Alors en apnée depuis près d'une minute, il grimpa quatre à quatre les marches où il put reprendre son souffle car le feu n'était pas encore très présent à l'étage. Il prit une inspiration, puis une deuxième avant de reprendre ses recherches.

Avec son pied il défonça une première porte, la pièce était vide et la présence d'un lit lui indiqua qu'il se trouvait dans une chambre. Laissant celle-ci de côté il défonça la deuxième, là, un jeune garçon pleurait, emmailloté dans des draps au creux de son lit. A côté et plus proche de la porte, un couple semblait dormir paisiblement. Le nirphalien essaya de les secouer mais il n'y eut aucune réaction. Constatant qu'ils étaient probablement morts asphyxiés, le sang noir qui n'avait plus beaucoup de souffle et qui essayait de limiter ses respirations s'empara du bambin puis, voyant que le feu gagnait encore l'étage et traversa la pièce à grande enjambée pour rejoindre la fenêtre qui donnait sur un toit. Prenant de l'élan, il sauta, le bébé dans ses bras, et atterrit fort heureusement sur le toit voisin.

Il put respirer pleinement et profita de sa position haute pour observer la scène qui se déroulait sous ses yeux, soulagé d'en être ressorti et conscient qu'il lui faudrait un miracle pour reprendre son enquête.

Observation a écrit:

Anniel LELKES a effectué 1 lancé(s) d'un (6.) :

1 à 4 : Anniel observe en bas et ne voit rien qui puisse attirer son attention, trop obnubilé par les flammes qui avait coûté la vie aux parents de l'enfants.
5 à 6 : Anniel porta son regard sur l'horizon, là, il voit au fond deux personnes qui semblent courir sur les toits en direction de la porte sud de la cité.

Spoiler:

Cette escapade dans les rues de la ville haute avait conduit Anniel, Lhuden et Kal à ce bâtiment en feu. Alors que les deux jeunes gens affrontaient les quelques grossiers personnages qui s'en prenaient à eux plutôt que s'occuper des flammes et les laisser poursuivre leur enquête, le nirphalien avait disparu dans la construction dont la fumée s'échappait des ouvertures. Le prince le savait à l'intérieur et observait comme il le pouvait dans cette direction tandis que Méd et désormais les soldats assuraient sa protection en empêchant les quelques mécontents du royaume de s'en prendre à lui. Il attrapa le bras de Kal et le tira vers lui.

-"Reste près de nous". Lui dit-il en lui tendant un mouchoir propre pour essuyer le sang sous son nez. Ces moins que rien s'en étaient pris à l'enfant dans la cohue, sans même s'en apercevoir, tandis que d'autres courageux bravaient les flammes à la recherche de survivants. La foule se dissipa grâce aux soldats et les trois compagnons s'éloignèrent légèrement de la zone pour ne pas attiser la colère des plus susceptibles. Lhuden cherchait son instructeur des yeux, en vain, jusqu'à cet instant où il remarqua une silhouette sur le toit. Il afficha un léger sourire sur le moment, soulagé de le savoir en dehors des flammes, avant de remarquer le petit être dans ses bras. Son visage devint alors plus neutre car il imagina des victimes et repensa à ceux qui avaient causé tous ces problèmes. Les morts au sein de la guilde, l'évasion des prisonniers, le cadavre découvert à deux pas d'ici, et maintenant les évènements de la ville haute. Ces individus laissaient le chaos et la mort dans leur sillage, sans même se préoccuper des dommages collatéraux, et donc des vies humaines qu'ils pouvaient briser.

Lhuden s'écarta davantage. Les soldats, l'enfant et lui-même ne dégoteraient plus aucun indice ici désormais, et il était trop tard pour espérer trouver les bandits recherchés. Le prince observait d'abord la rue principale qui se poursuivait à leurs côtés et qui descendait au loin pour rejoindre la ville basse, puis il tourna les yeux à l'opposé, en direction du palais qui surplombait Centrale. Les autres soldats qui les accompagnaient dans cette opération les avaient désormais rejoint, tout comme Anniel, désormais seul, le visage noirci par la proximité des flammes. Le calme était revenu dans ce coin de la capitale. Le crépitement des flammes et les ordres de quelques soldats pour éteindre ce qui restait de l'incendie constituaient le seul fond sonore. La fumée désormais grisâtre s'élevait encore vers les cieux tout en laissant autour d'elle l'odeur du bois brûlé et la colère de certains habitants.

"Ils ne pourront pas quitter la ville cette nuit. Ils vont devoir se cacher". En effet, le tocsin avait déjà retentit plusieurs fois depuis l'évasion des prisonniers et les remparts de Centrale ne permettaient à cet instant plus aucune entrée et par la même occasion, plus aucune sortie. "Fouiller l'ensemble des habitations serait bien trop long". Dit le jeune homme ennuyé par la situation et le manque d'option qui se présentait à eux. "Peut-être devrions-nous nous séparer pour couvrir le maximum de terrain..." Lhuden se tourna vers Anniel, dans l'attente d'une initiative bienvenue ou d'un nouvel ordre à suivre.

Kal attendait lui aussi que les évènements se tassent. Il était resté près de Méd et de Lhuden, obéissant et peu disposé à en découdre avec des villageois contrariés. Cette capitale était tout de même un peu violente. Il prit le linge du prince en le remerciant puis il le rangea dans sa poche après avoir essuyé le sang resté sur son visage. Tout comme le fils du roi, il avait lui aussi levé les yeux vers les toits voisins pour apercevoir le soldat avec le nourrisson dans les bras. L'eau arrivait désormais en quantité plus importante tandis que les hommes formaient une chaine pour éteindre les flammes restantes. Peu à peu, la cohue disparaissait et le calme retrouvait sa place dans cette nuit qui allait de surprises en surprises.

L'enfant écouta les propos du prince. Il bailla une fois encore, pensant qu'il serait bien mieux dans son lit tout en imaginant sa chance de participer à cette chasse nocturne dans les rues de Centrale. Mais tout de même, il se demandait combien de temps il serait question de vadrouiller ainsi en pleine nuit à la recherche de plusieurs ennemis qui avaient sans cesse un coup d'avance. C'était à se demander si quelqu'un ne les aidait pas de l'intérieur.

- Que fait-on maintenant ? Demanda le garçon aux trois adultes en présence. Si on ne fait rien, ils vont s'enfuir. Ajouta t-il inquiet de savoir les assassins de la guilde en liberté dans la cité royale. Il avait bien failli subir le même sort que les premiers gardes croisés à deux pas de sa chambre, et cette simple pensée lui procurait un sentiment d'insécurité. Il se tourna pour observer les différentes ruelles alentours mais ne vit rien d'intéressant. Aussi, il effectua quelques pas dans le secteur, non loin de ses compagnons de la guilde, mais suffisamment pour entrevoir au détour d'une prochaine ruelle une silhouette étrange, tel un homme qui titubait, et approchant dans leur direction. Kal s'approcha de Méd pour tenter de lui parler, tirant légèrement sur sa manche, mais ce dernier lui demanda d'attendre, bien trop occupé à quelques discussions entre adultes pour faire avancer au mieux leur mission actuellement dans une impasse. Il n'avait pas réussi à attirer l'attention du jeune soldat, alors il s'éloigna de nouveau, le regard préoccupé par la silhouette en approche mais sans réellement savoir de quoi il retournait véritablement. Les gens observaient le bâtiment détruit ou s'affairaient encore à éteindre les dernières flammes tandis que ses compagnons discutaient des suites à donner à leur chasse à l'homme. Le vent fit s'envoler des braises ici et là, refroidissant également la zone. Kal remarqua le sang qui coulait sur l'habit de l'homme qui en un rien de temps était arrivé à proximité. Le plus jeune se tourna dans l'intention de prévenir Méd mais à peine retourna t-il les yeux que l'homme blessé s'écroula sur lui. L'enfant cria aussitôt, donnant l'alerte quant à ce nouvel évènement qui s'ajoutait malgré lui aux précédents. L'inconnu lui attrapa les bras pour lui parler mais Kal n'était pas très réceptif à cet instant précis, davantage animé par la crainte que par le désir d'écouter ce mort-vivant un peu trop étouffant à son goût.

-C'est un démon... un voleur de visage. Baragouina t-il en regardant l'enfant droit dans les yeux qui ne comprenait rien et qui ne voulait pas comprendre, simplement s'en dépêtrer. Les pas des soldats retentissaient sur le sol pavé. Cette nuit-là n'avait rien d'une nuit ordinaire.

Déçu de ne pas encore avoir mis un terme à la fuite de ces intrus, le nirphalien dut se résoudre à l'idée qu'il leur faudrait plus de temps pour en finir. Lhuden proposa de se séparer mais Anniel rejeta l'idée : "Imaginons que l'un d'entre nous tombe sur tous les ennemis, il se retrouverait vite en difficulté et ne pourrait prévenir les autres." S'isolant dans ses pensées pour réfléchir au prochain mouvement, il ne remarqua pas tout de suite la venue d'un intrus qui survint en s'adressant au groupe : "C'est un démon... un voleur de visage." et plus particulièrement à Kal.

L'homme semblait perturbé mais avait-il la capacité de détecter la présence d'un nirphalien ? Préférant le faire partir le plus vite possible, il essaya de l'écarter d'eux en le repoussant. Celui-ci se mit à hurler : "NE ME TOUCHEZ PAS ! MONSTRUOSITE !" Anniel essaya de l'interrompre mais il continua toujours en s'époumonant : "SUPPÔT DE RHAAK !" avant de cracher sur le nirphalien. Celui-ci esquiva le jet de salive qui finit sur le bras de Kal. Ses cris avaient alerté la population alentours et pour une raison inconnue, le nirphalien fut rapidement pris à parti par la foule qui exigeait des explications devant ces accusations. Rarement sur le devant de la scène, le nirphalien ne se sentit pas totalement à son aise face aux cris de la population. Il bégaya quelques mots pour les convaincre : "Allons, allons, un peu de calme... ce ne sont que les dires d'un ivrogne." L'autre repris ses invectives : "Ne l'écoutez pas ! Il veut pervertir votre pensée" Attrapant une écuelle de fer qui se trouvait dans les décombres encore fumant, il la plaça sur sa tête comme pour se protéger d'une éventuelle attaque mentale bien que cela ne serve à rien.

Devant cette situation, le nirphalien n'eut d'autre solution que de miser sur la fuite. Profitant de l'agitation, il souffla à Lhuden : "Au palais... puis il produisit une lumière aveuglante à l'aide de ses mains ce qui lui laissa le temps suffisant pour s'engouffrer dans une ruelle attenante. Il mit rapidement le plus de distance entre lui et la foule en colère, puis se dirigea lentement en direction du palais.

La raison pour laquelle il avait choisi ce lieu était double : d'une part cela lui permettrait de se mettre à l'abri de la vindicte populaire d'une part et d'autre part, le palais était situé suffisamment en hauteur pour percevoir les troubles à l'intérieur de la ville. Il avait laissé le prince aux mains des autres gardes mais il ne doutait pas que c'était la meilleure idée possible au vu de la situation qui aurait pu rapidement laisser place à une bagarre de rue...

Déçu de la tournure qu'avait pris les évènements, il profita de l'avance qu'il avait sur le reste du groupe pour scruter les alentours en quête d'une chose étrange...

Observation #2 a écrit:

Anniel LELKES a effectué 1 lancé(s) d'un (6.) :

Bonus compétence Enquête : +2 / Malus suite à échec précédent : -1 => +1
De 1 à 4 : la nuit semble calme et l'attente se fait longue dans le froid. Anniel reste peut être trop préoccupé pour remarquer quoi que ce soit.
5 : Anniel remarque que la porte Nord semble tressaillir, quelqu'un serait-il en train de l'ouvrir ?
6 : Anniel perçoit de l'agitation en direction de la porte Nord, la lumière des torches illumine un convoi de marchands qui semble vouloir quitter la ville. Etrangement, la porte Nord commence à s'ouvrir alors que les ordres étaient clairs...

Conséquences a écrit:

Malus : Le résultat du dé correspond au malus de réputation dont souffrera Anniel sur le reste du scénario

Anniel LELKES a effectué 1 lancé(s) d'un (6.) :